jeudi 11 février 2010

Dans le bâtiment i, dieu n'existe plus

Jusqu'à présent, on ne peut pas dire que la fac soit la meilleure chose qui me soit arrivée. D’un autre côté, je pense que peu de gens pensent ça. Voire personne.
Jeudi, je suis au premier étage, adossée à un mur du couloir qui ressemble à celui d’à coté, à celui d’en haut, à celui du dessous… Je ne sais même plus quel cours j’attendais, je pensais à la probabilité que j'avais d'avoir mal au ventre, avec ce que je venais de manger au CROUS, à quoi ressemblent les parents de Igor et Grichka Bogdanoff, et comme je déteste attendre dans ce couloir, et surement d’autre trucs encore.
Un groupe de 4 ou 5 à côté de moi discute. Je ne sais pas vraiment de quoi, jusqu’à ce qu’une des filles dise : « je suis devenue athée », « ah ouais ? Comment ça se fait ? », « je croyais en dieu jusqu’au jour de la mort de mon père. A l’enterrement, quand je l’ai vu descendre au fond du trou qu’on avait creusé dans la terre, j’ai arrêté d’y croire. Et à ce moment là j’ai pensé à toutes ces conneries, de dieu, de paradis. Mon père il était là, mort. Et j’ai bien regardé au fond du trou, il n’y avait rien. La terre et puis c’est tout. Il était devant mes yeux. Il était mort, c’était fini. Et l’autre qui arrêtait pas de chialer derrière, qui vient me voir et qui me dit : « ne t’inquiète pas, il sera bien au ciel…. » Et j’sais pas quoi. N’importe quoi, c’est des conneries. Y’a rien. Ca n’existe pas. Mon père vient de mourir, il est devant moi, et il va finir sous terre. C’est tout. »
Bien sûr elle avait raison. C’est ce que j’ai toujours pensé. Et c’est ce que je pense encore plus, depuis que j’ai passé une après-midi à la morgue de l’hôpital Bichat, il y a 2 mois, à écouter quelqu'un qui disait enfin la vérité sans s’en rendre compte. Pourtant, allez savoir pourquoi, je fais partie de ceux qu’on essaye toujours de convertir et de persuader. On doit voir sur mon visage que je suis influençable. Que ce soit à la sortie du RER, à la bibliothèque Melville, dans un parc du Mpumalanga ou ma propre grand-mère de l’autre côté de l’Atlantique. En tous cas, pour le moment je suis en vie, et demain je cours encore après le PC2.

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